Méditation de Dom Philippe Piron

« Ce saint en herbe, ce saint en germe, c’est vous, c’est moi »

Dom Philippe Piron
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O Dieu qui a préparé dans le Cœur de la bienheureuse Vierge Marie une demeure digne de l’Esprit Saint, accorde-nous par son intercession, de devenir le temple de ta gloire.

C’est avec cette prière toute simple mais si profonde que l’Église nous fait entrer dans la célébration de la mémoire du Cœur immaculé de Marie. Il est heureux de noter également que cette mémoire suit immédiatement la solennité du Sacré-Cœur, comme pour nous montrer le lien si intime et si précieux qui unit le Cœur de la Vierge à celui de son divin Fils. Comment nous en étonner quand, avec toute la tradition, nous vénérons la Vierge comme la fille bien-aimée du Père, la mère immaculée du Fils, l’épouse très fidèle du Saint-Esprit !

Une telle magnificence de grâce chez la Vierge était en quelque sorte nécessaire pour la préparer à sa mission exceptionnelle de Mère de Dieu. Il lui revenait d’engendrer et d’offrir au monde le Fils de Dieu lui-même et il convenait, à cet égard, qu’elle soit pleine de grâce, immaculée dès sa conception.

C’est pourquoi, avec une immense confiance, nous nous tournons vers la Vierge Marie pour notre pays la France, nous souvenant également que depuis le Vème siècle, depuis Clovis et saint Rémi, la France est la « Fille aînée de l’Église » et que depuis le vœu de Louis XIII, le 10 février 1638, la France est solennellement consacrée à la Vierge Marie en sa glorieuse Assomption. Fils et filles de cette noble terre de France, nous avons donc, presque par nature si l’on peut dire, un lien particulier qui nous unit à l’Église, et une grâce spécifique qui nous place sous la protection particulière de la Vierge Marie.

À l’image de Marie, nous sommes invités à entrer toujours plus avant dans cette intimité exceptionnelle avec notre Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Nous sommes invités, selon les mots d’Isaïe (54, 2) à élargir l’espace de notre tente, à déployer sans hésiter la toile de notre demeure, c’est-à-dire à dilater notre cœur, pour y accueillir, à notre tour et selon notre mode propre, Jésus, l’hôte divin, qui vient nous visiter si régulièrement et si réellement, dans la liturgie, les sacrements, tout particulièrement l’eucharistie, mais aussi dans la lecture de la Bible (la lectio divina), ou encore dans nos rencontres fraternelles, amicales ou même inattendues.

Avec l’Esprit Saint dont elle est comblée, Marie vient vous aider dans votre vie de foi. Elle vient nous apprendre à être attentifs à ce que nous dit le Seigneur. Elle nous invite à nous laisser conduire par lui et, comme aux serviteurs des noces de Cana, elle nous dit : Tout ce qu’il vous dira, faites-le (Jn 2, 5). Au cœur du monde et de la vie, au cœur du combat spirituel que nous devons mener, Marie nous encourage et nous soutien. N’ayez pas peur, nous dit-elle, n’ayez pas peur d’être des amis de Jésus, des amis de Dieu, c’est-à-dire n’ayez pas peur d’être des saints.

Les saints, sauf la Vierge Marie bien sûr, ne sont pas des êtres parfaits, sinon il n’y en aurait pas, car homme ou femme, nous sommes tous pécheurs, c’est notre nature. Cela ne veut pas dire que nous n’ayons rien à faire. Le saint est celui qui, à l’école de la Vierge Marie et à l’écoute du Saint-Esprit, a choisi son but ultime. Il sait où il veut aller. Même s’il tombe, même s’il a parfois l’impression de ne pas y arriver, il persévère, il est fidèle dans ses choix. Il demande pardon à Dieu de ses fautes et de ses péchés, il demande pardon à ses frères qu’il a pu offenser, et confiant dans la miséricorde de Dieu, dans l’amour de Dieu pour lui, dans l’amour de ses frères, il se relève et continue son chemin, en s’appuyant toujours plus fortement sur la grâce de Dieu.

Le saint est celui qui a pris conscience qu’il est aimé de Dieu, et qui veut répondre à cet amour. Le saint est toujours en chemin, il croit, il espère, il est heureux et émerveillé de l’amour de Dieu pour lui, de l’amour de son conjoint, de l’amour de son frère, de l’amour de ses parents, de l’amour de ses enfants…

Le saint est celui qui sait aussi se taire et prier et qui fait silence dans le fond de son cœur pour y écouter le murmure de Dieu qui lui dit sans cesse : « Je t’aime ! ».

Le saint est celui qui aime Dieu en aimant ses frères les hommes et de ce fait, le saint est toujours solidaire des joies, des espérances, des souffrances et des épreuves de ses frères et sœurs en humanité. Le saint a le cœur en feu et désire rendre l’humanité incandescente de joie et de bonheur.

Ce saint en herbe, ce saint en germe, c’est vous, c’est moi, c’est nous tous, qui, à l’école de la Vierge Marie et à l’écoute du Saint-Esprit, désirons nous laisser aimer par Dieu et voulons aimer nos frères les hommes.

Ce sont des saints, des fils de Marie, dont la France a besoin. Ce sont des saints, des fils de Marie, dont la « Fille aînée de l’Église » à besoin ! N’ayons pas peur d’être des saints.

O Dieu qui a préparé dans le Cœur de la bienheureuse Vierge Marie une demeure digne de l’Esprit Saint, accorde-nous par son intercession, à nous qui sommes ses enfants, de devenir des fils dans le Fils, des fils du Père, des amis de Jésus et des temples de ta gloire !

 

Père Benoit Guédas
Dom Philippe Piron est moine bénédictin à l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan, à Plouharnel (56), depuis 1984. Il est abbé depuis novembre 2001.

14 commentaires sur “Méditation de Dom Philippe Piron
  1. André D dit :

    Le premier paragraphe de votre méditation, père Philippe, m’incite à diffuser la prière de Marthe Robin sur les trois premiers Ave: Je te salue Marie, Fille bien aimée du Père, etc, Mère bien aimée du Fils,etc, Epouse bien aimée de l’Esprit, etc. J’ajoute pour le quatrième “Epouse virginale de Joseph très chaste” en pensant au mérite qu’il lui aussi dans le mystère de l’incarnation.
    Quant à la sainteté, qui a dit ” la sainteté, c’est le désir de la sainteté”.

  2. anne dit :

    fidèle à ta devise “Dilatato Corde” continue de la faire rayonner!

  3. Pauvre pécheur que je suis dit :

    J’ai gardé ce merveilleux texte à méditer + + +

  4. mahona dit :

    Parce que Marie est Mère, c’est vers Elle que se tournent parfois les cœurs les plus endurcis. Elle a dit “oui”, Elle a aimé et fait confiance, accepté la terrible épreuve de voir mourir son Enfant. Puissions-nous, avec le même abandon, accepter notre vie et renouveler notre amour et notre foi en Dieu

  5. de La Bonnellière dit :

    Tous appelés à la sainteté.

    C’est bien là le plan de Dieu sur les hommes …
    Mon Dieu éteigniez en moi les résistances à votre appel.
    Rendez mon coeur semblable au vôtre.

  6. sybille de Champs dit :

    Merci mon Père, pour ce très bel enseignement !
    Merci aux moines, capables de nous entraîner vers Dieu
    merci à tous les prêtres qui donnent envie de boire à la Source !
    Merci à tous ceux et celles qui mettent leur vie sous le regard de Dieu et à l’exemple de la Vierge Marie disent oui au Seigneur!

  7. Piquereau viviane dit :

    Bonjour Père,
    il est 4h45 à ce jour; je viens de lire votre message, qui emplit mon cœur d’enthousiasme; à midi, je rencontre une dame dans une grande détresse, car elle fait de l’arthrite qui la fait terriblement souffrir; baptisée, elle ne pratique pas, elle n’a qu’une idée c’est d’en finir; je vais lui apporter votre page d’écriture et vous la confie à vos prières; son prénom est Marie Claude; merci d’avance pour votre soutien; la communauté chrétienne est une grande chaine d’amour! viviane

  8. Béatrice dit :

    Très belle méditation sur comment devenir un saint…

  9. Nicole dit :

    Merci beaucoup Dom Philippe Biron et tous les prêtres qui nous font part de leurs méditations. C’est magnifique ! Je crois qu’on entre un peu plus à chaque fois dans ce Coeur de Marie, qu’à travers ce qui nous est donné de lire, elle nous attire à Elle, nous entraîne dans l’Amour.
    Nous avons du mal à nous imaginer saints et pourtant c’est notre grand désir, mais on se sent si petit qu’on se dit toujours :”Je n’y suis pas encore !”… On se sent petit à côté de l’Infini de Dieu et aussi à côté de tant de grands saints et martyrs qui ont tellement aimé et tellement enduré…
    Cependant, je crois qu’il ne faut pas essayer d’aller vers Dieu à coups d’efforts de perfectionnement, mais simplement L’accueillir, Le laisser faire en nous. Et la Vierge Marie est le parfait Modèle de l’abandon à la grâce, d’accueil de la Présence et de la Volonté du Seigneur.
    Et on peut voir qu’elle ne laisse pas tomber ses enfants, au nombre de lieux d’Apparitions où elle vient nous appeler à cette sainteté, à tourner nos coeurs, avec Elle, vers Lui.

  10. Bleuse dit :

    Oui, merci Monsieur l’Abbé,
    Il est des pensées qui se lèvent en musique autour des mots. C’est cette musique qui me lavant dans des larmes de bonheur m’apporte ce soir une lumière par laquelle je n’avais jamais été éclairé. Tant de choses remontant loin dans le passé, autant qu’accumulées et conduites jusqu’à maintenant la soixantaine, viennent de trouver en un instant la juste reconnaissance que leurs fautes me soient imputables et non comme j’ai toujours voulu le concevoir par “les fautes des autres”. Ces autres ne sont responsables ni coupables de rien.
    Que Dieu nous inspire à ne pas gaspiller la présence de l’Amour la moindre seconde en nous laissant l’abandonner même un
    même un court instant.

    • Françoise dit :

      Cher Bleuse,

      Ce que vous dites me parle : j’ai 63 ans et suis retraitée.J’ai du temps pour moi, pendant que mon mari travaille
      Apart qq engagements sur la paroisse et du mamie-sitting , je prends le temps de vivre et notamment de donner 1h de prière à Jésus juste après mon petit déj parce que c’est le moment où je me sens bien, sans avoir eu encore de rencontre ou de tel pour entamer ma sérénité joyeuse du matin
      Pour d’autres, ce sera mieux le soir…Par ailleurs,je
      me repasse ds la tête des faits qui m’ont rendue heureuse mais aussi des blessures qui font encore mal et ds lesquelles il y a en moi un sentiment d’injustice et en y réfléchissant à tête reposée, il m’apparait que, certes, j’ai été traitée avec injustice, mais que ma chef responsable était elle même sous pression. Je ne suis pas aussi entière que vous, cher Bleuse, au point d’écrire ” les autres ne sont coupables de rien.., parce que nous ne côtoyons pas que des anges, mais sentir qu’on aurait pu mieux gérer les choses est finalement porteur d’espoir
      Et la sainteté, fait ce qu’elle peut….

  11. colombe dit :

    Marie son nom très doux résonne dans les cœurs qui s’ouvrent a sa grâce. Merci MARIE d’avoir dit oui ce qui nous a valu un tel rédempteur, le fils du DIEU vivant. Marie nous nous blottissons sous ton manteau protecteur qui peut contenir une multitude d’enfants que tu protèges, tu es notre maman et tu prends soins de chacun d’entre nous. Tu nous ouvres le chemin qui va vers ton fils, et avec toi nous cheminerons sur ce beau chemin de la sainteté, qui peut être sinueux et rempli d’embuches mais oh combien merveilleux de nous savoir enfant de DIEU et appelé par lui a le suivre. La sainteté est a la portée de tous il suffit de le vouloir et MARIE nous aidera a faire les pas que nous devrons faire.Merci Dom Philippe pour ce magnifique témoignage sur le cheminement vers la sainteté Que DIEU vous benisse et vous garde.

  12. Chenaux Patric dit :

    Merci Dom Philippe Piron, combien nous avons besoin d’entendre des messages aussi clairs. Nous sommes tous appelés à devenir saints, voilà notre joie. Et Marie non seulement est le modèle parfait, mais aussi, elle nous y aide. Son Coeur uni à Celui de Jésus, ne peut que nous aimer et nous conduire vers son Amour, vers notre Amour, vers Jésus. Il suffit, oui, de suivte ses traces en écoutant la Parole, en obéissant, en aimant. Comme nous sommes pécheurs, ce n’est pas toujours facile, mais nous pouvons compter sur son aide efficace.
    Où serais-je sans Marie? Encore à chercher la Vérité dans un labyrinthe immense. Le Seigneur voyant que je le cherchais, annonçant partout sa Croix, tout en détestant l’Eglise Catholique et la mariologie, m’envoya cependant sa divine Mère, qui avec amour se révéla à moi petit à petit, en m’apprenant aussi à aimer l’Eucharistie, puis le Pape et l’Eglise Catholique Romaine. Marie nous conduira joujours à Jésus, à l’aimer, lui et son Corps qui est l’Eglise fondée sur Saint Pierre, nourrie par l’Eucharistie, dont il est la Pierre d’angle. Saint Louis Marie Grignion de Montfort disait qu’avec Marie, on ne peut pas se perdre.